




Scénographie imaginée pour le chapiteau des Tréteaux de France
Diplôme Duperré - 2016


La scénographie s’inscrit dans l’univers du conte, du burlesque.
Les processus de distanciation marquent l’ambivalence entre la légèreté et la référence directe à la problématique sociale. Le public devient acteur et élément du décor avec la bifrontalité. Cette symbiose entre spectateur et acteur est encore renforcée par le jeu des comédiens dans le public.
En même temps il doit comprendre que ce qui se passe sous ses yeux n’est qu’artifice. Pour cela, les changements de décor sont à vue, dont l’effet est amplifié par le bifrontal qui contraint à être complètement honnête avec le public, puisqu’il n’offre pas la possibilité de cacher des éléments derrière le décor.
En contrepoint de cet espace central principal, le dernier gradin, plus large que les autres, constitue un chemin périphérique qui court tout autour de la salle et qui permet l’évolution des personnages des intrigues secondaires. Il se situe à mi-hauteur entre le sol et la suspension des bouteilles et accueille les personnages « hésitants » entre les classes sociales, celle d’en haut et celle d’en bas. Les prolétaires, les modestes, évoluent au sol, dans l’arène, au pied des gradins. Puntila les rejoint dans ses moments d’ivresse, s’en détache dans ceux de sobriété.
Ainsi quand on entre dans la salle de spectacle, on entre dans le domaine de Puntila.
Les « murs » circulaires, enferment comme les puissants piègent les faibles et créent d’emblée une impression d’oppression, d’univers clos. Ils représentent aussi les fûts des arbres de la forêt. Par leur position intermédiaire, les spectateurs sont associés à la forêt, ils sont donc en position de ressentir l’ambivalence du sentiment de Puntila à son égard, tantôt menacée, tantôt adorée.
Les éléments de décor sont tournés vers le burlesque : silhouettes tronquées de façon à provoquer le rire, costumes caricaturaux, douches de lumière afin d’amplifier l’effet cabaret présent dans la pièce à travers les chansons, etc.